27 février 2017

Grand-maman, marraine...

C'est dans la sérénité que ma grand-mère nous a quittés, le 19 février dernier, lendemain de mon 37e anniversaire de naissance. J'ai eu le privilège, avec ma mère, de vivre ce moment rempli d'émotions. Nous étions présentes pour l'accompagner vers ce grand voyage, cette destination finale, ce repos éternel. Samedi, jour des funérailles, je lui ai rendu cet hommage...

Ma mère, moi et ma grand-mère

Grand-maman, marraine…


Je t’ai toujours appelé « grand-maman » même si tu avais un double rôle à jouer.

Je t’ai toujours appelé « grand-maman », à 2 ans, à 15 ans, à 25 ans et même le jour de mes 37 ans.

Je t’ai toujours appelé « grand-maman » parce que tu étais ma 2e mère, ma gardienne, mon guide.

Je t’ai toujours appelé « grand-maman » parce que du haut de tes 5 pieds 4, tu étais une grande dame, une dame d’exception. 

Je déteste parler de toi au passé car je sais tu es là, à ta façon, je le sens. 

Grand-maman, marraine…

À 86 ans, presque pas de cheveux blancs, tu peux être fière de toi, fière de ce que tu as accompli, fière car tu as su me transmettre de belles valeurs dont le respect, la générosité et surtout le sens de la famille. 

Grand-maman, marraine…

Quand je pense à toi, je revois ton sourire doux et réconfortant.

Quand je pense à toi, je me rappelle tant de souvenirs : 
  • mon opération en 94 quand tu venais écouter Top Model avec moi tous les après-midis, dans ma chambre à l’hôpital;
  • la fin de mon secondaire;
  • mon retour sur les bancs d’école à 24 ans;
  • mon mariage en 2009;
  • la naissance de ton arrière-petite-fille en 2010;

  • et tant d’autres moments inoubliables…
Quand je pense à toi, je nous entends fredonner une chanson, tu sais laquelle. Chanson que tu m’as apprise toute jeune et que j’ai, à mon tour, apprise à ma fille.

Quand je pense à toi, un petit mot court me vient en tête, le seul mot de tes mots croisés que j’avais réussi à retenir et que je me souviens encore. Un « ber » Julie, B-E-R, un petit berceau me répétais-tu en souriant. Je n’ai jamais eu ton talent pour les mots croisés. Je ne l’aurai jamais.

Quand je pense à toi, je sens l’odeur de ta soupe aux légumes qui me rappelle les matinées d’hiver assise dans la grosse pelle en métal de grand-papa Benoit. Tu faisais la meilleure soupe aux légumes… désolée pour la tienne maman. 

Quand je pense à toi, je nous revois, assise à la table de cuisine sur la rue Pelletier, sur la rue Ubald-Laforest, sur la rue des Terrasses, on jouait au Scrabble, des heures et des heures. 

Quand je pense à toi, je t’entends m’appeler « ma p’tite Julie » et ça me manque déjà. 

Grand-maman, marraine…

Tu étais douce, discrète, généreuse, aimable, toujours accueillante, attentionnée, dévouée, patiente et forte, très forte pour ne nommer que ces qualités. Tu étais un brin têtue, assez pour exiger que ton prénom ne figure pas sur mon baptistère car c’était un prénom beaucoup trop vieux pour une petite fille. 

Grand-maman, marraine…

Au cours des derniers mois, la maladie a évolué te faisant, de plus en plus, prisonnière de ton propre corps. 

À ton image, il était important pour moi d’être présente à tes côtés, d’être forte et toujours souriante. 

Fidèle à toi-même, tu m’as offert un dernier cadeau d’anniversaire, un cadeau inestimable et inoubliable. Ton dernier souffle est pour moi un gage d’amour éternel mais également une libération, toi qui ne souffre plus, toi qui repose en paix, toi qui veille sur nous. 

Merci grand-maman ! 

Merci pour ces belles années et ces souvenirs si précieux ! 

Tu seras toujours ma grand-maman !
Tu seras toujours ma marraine et tu es maintenant mon ange gardien !

Je t’aimerai toujours xxx

Ma grand-mère et ma fille, son arrière-petite-fille

Ta petite-fille et filleule, Julie 💗


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